Enseigner et travailler l’accompagnement au piano est très différent du métier de pianiste interprète.
Je rappelle pour la petite histoire, que le piano – arrivé dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle après le clavicorde – n’était pas un instrument soliste au départ, mais le premier instrument à clavier, qui a permis la dynamique par le toucher et l’instrument possédant l’ambitus le plus large , avec ses 7 octaves 1/2.
Il est donc utilisé pour faire répéter les chanteurs à l’opéra quand l’orchestre n’est pas là. Un seul musicien représente en effet un budget moindre que 45 pour les répétitions.
C’est donc paradoxalement un « instrument-orchestre » tout comme son grand frère l’orgue, mais ici, c’est par son étendue et non par ses différents timbres qu’il joue le rôle d’orchestre.
Fin de la parenthèse historique.
Accompagner des chanteurs au piano, ou s’accompagner soi-même, ne relève pas forcément d’une technique virtuose apprise classiquement dans les structures d’enseignement musical, mais suppose une bonne connaissance des règles d’écriture, d’harmonie et des styles.
Faire travailler son oreille est le plus important. Savoir relever la structure (donc la « grille » de la pièce à travailler) est fondamental. Comprendre les enchaînements d’accords, trouver leur fonction, leur renversements, permet de pouvoir assez vite rejouer la structure harmonique du morceau.
Puis vient le style. Mon conseil, écouter sans a priori toutes les musiques, dans toutes les esthétiques, et se rendre compte qu’un rondeau de la renaissance n’est pas très éloignée d’une chanson actuelle, que l’harmonie, est une suite logique et dont on retrouve les règles au fil des siècles, certes plus ou moins modifiées par les compositeurs, mais qui dans l’histoire de la musique, donne un continuum et une certaine logique dans l’écriture.
Il faut rechercher l’homogénéité de la musique que l’on joue en accompagnant un.e chanteur.se et c’est le principe du « voicing » qui fait que l’accompagnement reste globalement « sous » la mélodie et du coup en suivant ce principe, évite les « fautes d’harmonie » et facilite les bons renversements d’accords, n’empêchant nullement « d’orchestrer » et donc de jouer des contre-chants ou des riffs dans l’aigu.
Et pour que les choses soient claires, la musique reste la musique, elle n’a ni taille ni mythe à faire valoir pour exister ou être considérée.
S’accompagner au piano peut être très agréable, en variant les styles par le rythme par exemple, en s’entraînant à développer son aptitude à « imiter » un orchestre, et tant d’autres choses encore.
La dynamique et l’amplitude de l’instrument permettent d’infinies possibilités. Le piano est pour moi l’instrument idéal pour jouer toutes les musiques ; ne parle-t-on pas de piano-bar quand on se rend dans un lieu de musique ?
En tous cas, personne n’a jamais entendu parler de…guitare-bar, ou autres…😉
Vous l’aurez compris, j’adore transmettre l’accompagnement au piano, qui me vient tout droit de mes études d’organiste classique, pour ses possibilités d’improvisation mais aussi et surtout, de mes écoutes multiples et répétées de toutes les musiques du XXème siècle, qui sont la suite logique de l’héritage que tous les compositeurs nous ont laissés.
Bon nombre d’entre vous savent déjà que malgré tout, qui a su faire le pont, et assimiler tous les styles existants, pour créer depuis longtemps l’opéra du XXIème siècle…(en toute objectivité évidemment…) reste le Musical. 😜
N’hésitez-pas si vous avez envie d’apprendre à relever la grille d’une chanson, savoir la rejouer « dans le style de… » et vous faire plaisir avec un accompagnement efficace et homogène, je suis là pour vous donner tous les conseils que vous recherchez et faire ensemble un bout de chemin, pour expérimenter tout plein de musiques diverses et variées.
Bertrand Larmet
accpianovoix@orange.fr